Blog de la Clinique Podiatrique Saint-Nicolas
Couper les ongles d'orteils de votre bébé : pas si facile. Notre conseil de podiatre & de maman
Par Dre Marie-Eve Deschênes, podiatre
On recommande généralement d’attendre que votre bébé ait au moins 6 semaines avant de procéder à sa première coupe d’ongles. Avant cet âge, la peau est encore partiellement fusionnée sous l’ongle, ce qui rend la tâche délicate. Mais quand les petits ongles commencent à pousser vite, la tentation de les couper arrive rapidement. Et voici ce qui m’est arrivé…
Comme podiatre, couper des ongles fait partie de mon quotidien. C’est probablement l’un des gestes les plus simples de ma pratique. Ce n’est ni aussi complexe qu’une échographie, ni aussi délicat qu’une infiltration de cortisone, que je réalise régulièrement sans inquiétude. J’ai coupé des centaines d’ongles de bébés en clinique, souvent pour des petits ongles incarnés qui surviennent souvent chez les bébés. J’ai de super coupe-ongles professionnels qui rendent la tâche facile. Bref, tout va bien.
Quand est venu le moment de couper les ongles de mon propre bébé pour la première fois, j’étais pleine de confiance. Oui, j’avais lu sur Facebook des témoignages de parents qui disaient avoir accidentellement blessé leur enfant… mais moi, je suis podiatre. Je manie le coupe-ongles tous les jours, je fais des gestes mille fois plus compliqués. Je croyais donc être à l’abri de ce genre de faux pas. Je dois même avouer que je pensais que les parents exagéraient un peu…
Il faut savoir que pendant les dernières semaines de grossesse, j’ai pensé au moins 50 fois à ramener un de mes super coupe-ongles à la maison. Mais vous savez comment c'est...j’oubliais toujours. Pas grave, je m’étais dit : j’ai reçu un petit coupe-ongles de bébé dans une trousse, ça fera amplement l’affaire. Tout le monde utilise ça, non? Alors, pleine d’assurance je débute sa coupe d'ongles… et honte à moi : je rate la première coupe! Rien de dramatique, heureusement, mais disons que ce n’était pas digne d’une podiatre. J’étais surprise d’avoir manqué un geste qui me semblait si banal.
Curieuse, je retourne lire les récits de parents qui vivaient la même chose sur mes blogs de nouvelle maman. Même un chirurgien plasticien de la main — un expert de la précision! — avouait avoir raté la première coupe de son enfant. Clairement, lui non plus il n’avait pas ses instruments habituels…
J’ai alors vite commandé une lime électrique pour bébé (il en existe plein de modèles abordables en ligne), et honnêtement… c’est fabuleux. Bien sûr, nos super coupe-ongles de clinique à 300 $ restent imbattables, mais à la maison, ce n'est réaliste.
Morale de l’histoire : si vous manquez la première coupe des ongles de votre bébé, c’est parfaitement normal. Ce n’est pas vous, ce n’est pas un manque de technique : ce sont surtout les petits coupe-ongles de bébé qui rendent la tâche difficile. Rassurez-vous : bébé ne s’en souviendra pas… même si vous, oui!
Petit conseil de podiatre (et de maman!) : procurez-vous une lime électrique pour bébé. Ça rend le moment beaucoup plus simple… et moins stressant.
Pourquoi les crocs ne sont pas si mauvais qu'on pense
Par Dre Marie-Eve Deschênes, podiatre
Les Crocs (ou sandales similaires) : pas si mauvais qu’on le croit !
Beaucoup de gens sont surpris quand on leur partage notre avis à ce sujet. Bien sûr, le meilleur soulier pour vos pieds reste l’espadrille à lacets – aucun doute là-dessus. Mais soyons réalistes : personne n’est en espadrilles 24 heures sur 24… pas même vos podiatres !
Voici donc notre position commune, partagée par nos quatre podiatres :
La nuit
Honnêtement, qui enfile ses espadrilles à 3 h du matin pour aller aux toilettes ? Personne… sauf peut-être dans des cas de pathologie très grave. Pour monsieur et madame Tout-le-Monde, la chaussure de nuit doit s’enfiler vite. Dans ce contexte, une sandale type Crocs (et sandales similaires) est une excellente option.Le matin ou le soir à la maison
En pyjama, robe de chambre ou avec son café du matin, très peu de gens portent des espadrilles – et tant mieux pour ceux qui le font, c’est l’idéal. Mais pour la majorité, plutôt que de rester en bas ou en pantoufles plates, une sandale coussinée et facile à enfiler comme un Crocs (et sandales similaires) est un bien meilleur choix.L’usure
Certaines sandales se déforment très rapidement, ce qui n’est pas bon pour les pieds. Les Crocs (et sandales similaires) s’usent avec le temps mais gardent généralement leur forme jusqu’à la toute fin de leur vie utile (sauf exceptions liées à certains types de pieds).Le confort
Soyons francs : la majorité des sandales ou souliers d’intérieur manquent de confort. On recherche tous quelque chose de spongieux, moelleux et amortissant. Sur ce point, les Crocs (et leurs équivalents) s’en sortent très bien.Compatibilité avec les orthèses
Autre avantage : les Crocs permettent d’insérer des orthèses de plastique. Pouvoir combiner confort et correction, c’est franchement pratique !A ne pas porter pour marcher et/ou travailler par contre
En effet, ce sont d'excellentes pantoufles...mais ce n'est pas fait pour faire votre épicerie, vos commissions ni pour travailler. Mais pour les déplacements dans votre maison, c'est vraiment une bonne option !
Bref, même si les espadrilles restent imbattables pour la santé des pieds, les Crocs (et sandales similaires) représentent une alternative intéressante – surtout dans les petits moments du quotidien où le confort et la rapidité priment.
Bref, quand on met tout ça ensemble, on comprend facilement que ces sandales n’ont pas vraiment de raison d’être boudées.
Pourquoi les podiatres aiment les orthèses plantaires?
Par Dre Marie-Eve Deschênes, podiatre
Beaucoup de patients croient, à tort, que les podiatres ne font que des orthèses plantaires. C’est faux ! Certes, nous sommes la seule profession à pouvoir prescrire ET fabriquer des orthèses plantaires, mais cela ne signifie pas que nous les recommandons systématiquement.
Le point le plus important : nous respectons toujours le choix du patient. Ce sont vos pieds, et donc votre décision.
Premièrement, le but est de vous trouver une option pour soulager le patient et parfois le patient a tout essayé. Il est vrai que les podiatres proposent souvent les orthèses comme solution de soulagement, surtout chez les personnes qui ont déjà essayé d’autres traitements sans succès. Mais il faut savoir que nous offrons également plusieurs autres approches, telles que :
les exercices spécifiques,
la thérapie manuelle,
le laser,
les infiltrations de cortisone.
Tout cela, directement à la clinique. Nous sommes d’ailleurs la seule profession à pouvoir offrir l’ensemble des traitements pour les pieds et les chevilles.
Deuxièmement, nous écoutons nos patients.
Si un patient nous dit qu’il est bien avec ses orthèses, qu’elles ne le dérangent pas et qu’il se sent mieux en les portant, nous sommes tout à fait d’accord de poursuivre dans cette voie.
Troisièmement, nous ne prescrivons pas d’orthèses sans raison.
Si un patient n’a aucune douleur, n’a jamais porté d’orthèses et n’a aucune limitation dans sa vie quotidienne — que ce soit au travail ou pendant ses activités — il n’y a tout simplement aucune indication d’en porter.
Quatrièmement, les orthèses ont beaucoup évolué.
Autrefois, elles étaient massives, épaisses et contraignantes : il fallait souvent prévoir des chaussures très volumineuses pour les accueillir. Bref, c’était limitant. Aujourd’hui, les orthèses sont minces, discrètes et beaucoup plus adaptables. Elles s’intègrent facilement dans la majorité des chaussures. Comme tout en santé, la technologie avance… et heureusement !
Pourquoi mon ongle incarné revient sans cesse ?
Par Dre Marie-Eve Deschênes, podiatre
Si vous lisez ceci, c’est probablement parce que vous (ou peut-être votre enfant) êtes aux prises avec un ongle incarné.
Et vous n’êtes pas seuls ! Les ongles incarnés touchent souvent les enfants, les adolescents et les jeunes adultes.
Certaines personnes en vivront une seule fois dans leur vie, alors que pour d’autres, ce sera un problème récurrent.
Même pour nous, podiatres, il est difficile de prédire si la situation reviendra ou non. C’est pourquoi nous vous demandons souvent s’il y a des antécédents familiaux : il existe en effet un certain caractère héréditaire. Malheureusement, certaines personnes répéteront l’expérience à quelques reprises au cours de leur vie. Dans ces cas, une petite chirurgie mineure peut être envisagée pour régler le problème plus définitivement (directement à notre clinique).
Mais pourquoi a-t-on des ongles incarnés à répétition ?
Plusieurs facteurs peuvent être en cause :
votre génétique
la forme/cambrure naturelle de vos ongles
la prise de certains médicaments (comme les bêtabloquants)
le tabagisme (cela rend les ongles plus épais et donc plus propices à devenir incurvés)
le port de chaussures trop grandes ou trop petites
une transpiration plus abondante que la moyenne
un traumatisme répété à l’orteil (ex. sport, danse, soccer)
une grossesse (parfois, à cause de la rétention d’eau et des changements hormonaux, les ongles poussent différemment)
et...certaines personnes sont seulement malchanceuses aussi!